verrier murano

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Au XIII e siècle, pour éviter les risques d’incendies, les fours de verriers sont bannis de Venise et transférés sur l’île de Murano.C’est également depuis le XIII e siècle que les verriers de Murano produisent le verre avec les mêmes gestes artisanaux.

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Au-delà de la lagune, c’est l’Orient. Marco Polo vient de rentrer de Chine, avec dans ses bagages le très aventureux et très juteux négoce des épices et de la soie. La Venise de cette fin de Moyen Âge a le vent en poupe. Elle profite à plein des voies commerciales qu’elle a ouvertes et qui font à la fois son assise et sa fortune. Partout, dans les ateliers et les entrepôts, c’est un flux grouillant d’hommes, de marchandises et de techniques nouvelles. La Sérénissime est ainsi devenue incontournable sur l’échiquier économique, politique et artistique d’un monde en construction.

Parmi les corporations qui travaillent fort à la réputation locale, celle, toute neuve, des maîtres verriers a subi pas mal de secousses. Les fours ont été bannis de la ville elle-même, par un décret daté de 1201. Par peur des incendies, dans une ville largement construite en bois. On a donc regroupé tous les artisans du verre sur la petite île de Murano, une manière de se protéger bien sûr, mais aussi de cadenasser les secrets d’un savoir-faire jalousé à l’extérieur. À l’époque déjà, sur la lancée d’une tradition verrière florissante dans la Rome antique, Venise fabrique beaucoup d’objets courants, bouteilles, flacons. Mais la nouvelle concentration de Murano vise à l’excellence. Elle a beaucoup appris de ses échanges avec l’Orient, la technique de la peinture à l’émail, par exemple.

Du coup, la profession est encadrée, sévèrement réglementée. Aller travailler ailleurs peut être puni de mort par des Doges sourcilleux – plus tard, les Médicis feront pourtant venir à eux quelques transfuges. Les grandes dynasties de maîtres verriers s’installent alors à Murano, les Barovier, les D’Angelo, qui vont rivaliser d’invention. Les fours fonctionnent jour et nuit, on ne les éteint que durant la période estivale, celle des congés et des trop grandes chaleurs. En 1453, la chute de Constantinople provoque l’exil à Venise des derniers verriers byzantins, qui amènent avec eux d’autres recettes. See on www.republicain-lorrain.fr [/quoteicon]